• facebook

Lettres Russes

Sommaires des numéros de la revue
  • Abonnement
  • Nos auteurs
  • À propos
    • La revue
    • Qui sommes-nous ?

Monographies

À Troïtsk, ville dortoir située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Moscou, c’est la Fête du travail. 
On récompense les représentants d’une dynastie ouvrière qui, de leurs forces conjuguées, ont œuvré dans la même entreprise pendant 167 ans. Une autre est à l’honneur pour y avoir globalement passé plus de 400 ans…
Puis le programme culturel reprend : quatre jeunes filles outrageusement peinturlurées apparaissent sur la scène. Elles portent des robes provocantes et indécentes, et dansent en se trémoussant de façon suggestive et en chantant une chanson d’amour…
Elles sont longuement applaudies, le public leur fait pratiquement une ovation. La prestation lui a, de toute évidence, beaucoup plu, et un vétéran du travail en a même la larme à l’œil. Les ouvriers de Troïtsk ont eu un bon moment, ils ont passé une belle journée. La tradition de cette fête sera maintenue…Né et habitant Moscou, Dmitri Danilov connaît bien les quartiers périphériques avec leurs barres d’immeuble toutes semblables dispersées dans le paysage. Par ailleurs, ayant longtemps travaillé comme journaliste dans des journaux coopératifs, il a souvent dû se rendre en reportage dans différents coins de la province.
Il a pu ainsi observer de près la misère urbaine actuelle qui enferme chacun dans des occupations répétitives et dérisoires, d’une désespérance telle que l’on ne se révolte plus, acceptant les choses comme allant de soi.
Et c’est l’horreur de cette vie des quartiers à la fois surpeuplés et isolés, russes certes, mais pas seulement, qu’il nous fait percevoir avec intensité dans des nouvelles au style incisif, d’autant plus dures qu’elles sont d’une grande sobriété. 
Dmitri Danilov est ici traduit pour la première fois en français.
Mêlant intimement témoignage et fiction, Nina  Gorlanova, romancière née à  Perm et y résidant,  conduit  dans la brièveté et d’une plume légère des récits construits comme des tableaux (elle est également peintre) où l’horreur du quotidien est sans cesse corrigée  par une chaleur humaine et par un humour intensément poétique.
Né à Moscou en 1938, D. Markish est le fils du grand poète Peretz Markish fusillé en 1952. Le reste de la famille ayant été déporté au Kazakhstan, le jeune David y a gagné sa vie en jouant dans un orchestre de pompes fu-nèbres.
A la mort de Staline, sa mère, sa sœur et lui-même ont pu revenir à Moscou, et David Markish a alors fait des études à L’Institut Littéraire Maxime Gorki.
Après bien des difficultés, il a réussi à émigrer en Israël en 1972. 
D. Markish est l’auteur d’une vingtaine de romans et de nouvelles traduits dans de nombreuses langues dont le français. En 2005, Devenir Lioutov (ed. Noir et blanc, Suisse), biographie romancée de l’écrivain Isaac Babel, roman sur le rôle des écrivains et sur l’identité juive et occasion de parcourir la Russie du début du XXe siècle, a été l’une des oeuvres de langue russe remarquées au Salon du livre. D. Markish est également en Israël lauréat de plusieurs prix littéraires.
Sergueï Falkine, sculpteur sur bois, métal et ambre dont les œuvres sont fréquemment exposées en Russie comme à l'étranger, est également poète.
Ce recueil  présente un choix de ses publications récentes.
Œuvre d’un auteur kirghize jusque là essentiellement scénariste de films, L’ange illustre la vitalité de la littérature  écrite aujourd’hui en russe par des auteurs non russes.
Traduit de :
Талип Ибраимов, Старик и Ангел
Москва: Европа, 2007
Evgueni Bounimovitch est l'un des poètes les plus connus de la « nouvelle vague » moscovite et l'un des fondateurs du club « Poésie » de Moscou en 1986. Son premier recueil poétique est sorti à Paris en 1990. Ont suivi neuf autres livres de poésie et quatre de prose. Ses poèmes ont été traduits dans de nombreux pays : Allemagne, Belgique, Canada, Chine, États-Unis, Pologne, Suède... Un recueil bilingue, La Salle d'attente, est paru en France en 2002. E.Bounimovitch est l'organisateur du prix de poésie de Moscou et de la Biennale des poètes de Moscou, ainsi que de nombreuses autres manifestations  littéraires. Ilest le lauréat de plusieurs prix, dont le prix de l'Union des journalistes pour ses articles parus dans Novaïa Gazeta, le prix de la ville de Moscou pour son recueil Sélection naturelle et le prix de la revue Znamia. Le recueil Réplique rassemble des traductions déjà parues précédemment dans diverses revues et anthologies, ainsi que des traductions inédites.
À travers un récit dynamique, chaleureux et très  attachant, Igor Saveliev,  un tout  jeune auteur  d’Oufa (il est né en 1983), dessine avec sensibilité le portrait d’une ville dans les différents  moments qui rythment  son existence et celui d’une génération  qui, rejetant la platitude familiale et sociale,  est habitée par un sens intense de l’aventure au quotidien et par une recherche  à la fois romantique et angoissée de valeurs. Chemin faisant, il  trace en quelques touches brèves un tableau sans concession de la Russie actuelle.
Traduit de :
Игорь Савельев, Бледный город
«Новый мир», №12, 2004
Malgré une enfance douloureuse, Jenka s’est préparé à une vie d’adulte qui semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices. Malheureusement un incident qui honore son sens moral fait de lui un stropiat dont les uns et les autres se détournent et qui n’a plus sa place dans la société. Par ailleurs, seul l’alcool venant à bout de ses violents maux de tête, c’est pour lui le début de la déchéance à laquelle chacun apporte son aide, sans y penser et parfois même sans s’en rendre compte. Physicien de formation, homme politique de la mouvance de Boris Nemtsov et homme d’affaires, Alexandre Kotioussov, né en 1965 à Nijni Novgorod, signe là une nouvelle incisive qui, tout en apportant sa contribution au grand mouvement de reconsidération du passé qui anime aujourd’hui la littérature russe, conduit une réflexion amère sur l’homme postsoviétique qui, souvent dénué de principes moraux, se rend facilement coupable d’indifférence à l’autre, voire de violences à son égard. Cette œuvre brève qui ne peut se lire que la gorge serrée est une belle preuve de la vitalité que connaît aujourd’hui la littérature de la province russe.
Les éditions du Temps des Cerises  viennent de publier la traduction du dernier roman de Tchinguiz Aïtmatov : Le léopard des neiges. Ce dossier de Lettres Russes propose d’en accompagner la lecture.[2008]