N°47 : La littérature au Kirghizistan
Introduction, par Irène Sokologorsky
Viatcheslav CHAPOVALOV. - Le cercle de l’Asie / trad. de Claude Frioux et Irène Sokologorsky
Svetlana SOUSLOVA. - Poèmes / trad de Catherine Brémeau
Tourousbek MADYLBAÏ. - Les souffrances de Berdi / trad de Jacqueline Paudrat
Soultan RAEV. - Le réalisme socialiste / trad de Maria-Luisa Bonaque
Oleg BONDARENKO. - Une tasse de café / trad de Bernard Birkan
Danïar DERKEMBAEV. - Une étoile prénommée Assel / trad de Richard Roy
Dmitri ACHTCHEOULOV. - Balthazar Neverro / trad de Jacqueline Paudrat. Chauds, les petits pâtés, chauds !... /trad de Simon Piazza et Neige Rochant
Ce numéro a été préparé en collaboration avec Natacha Cagnat.
Avant-propos
Littérature de Kirghizie
Vingt ans après l’autonomie et la création de la République du Kirghizistan, au pays du Manas et d’Aïtmatov, qu’en est-il du fait littéraire?
Nous avons eu la chance de pouvoir interroger Oleg Bondarenko, l’une des grandes figures du monde intellectuel kirghize.
Dans la Kirghizie nouvelle, quelle est la place de la littérature et de la lecture ?
S’il a changé comme dans le reste du monde du fait de l’apparition de nouveaux canaux d’information, le rapport au livre et à la lecture s’est également trouvé modifié en Kirghizie sous l’effet de phénomènes spécifiques au pays. Depuis son indépendance, le Kirghizistan a connu d’énormes changements sociaux. Il y a eu avant tout un important flux d’émigration : on considère qu’un million, un million et demi de personnes ont quitté le pays, ce qui correspond pratiquement au quart de la population.
Qui est parti ? Avant tout des habitants des villes actifs socialement et l’intelligentsia urbaine, russe d’abord puis, dans un second temps, kirghize, mais aussi allemande, juive, ukrainienne et autres. Une population rurale est venue prendre la place de ceux qui étaient partis. Les ruraux sont le plus souvent des gens honnêtes et travailleurs, mais leur vision et leur compréhension du monde sont loin de correspondre à la culture urbaine. Aujourd’hui, le Kirghizistan est un pays rural. Non seulement par le rapport entre les habitants des villes et des villages (25% et 75%), mais surtout par le mode de pensée.
La tradition veut qu’au village, la lecture de livres ne soit pas une activité répandue, et la Kirghizie ne fait pas ici exception. Ainsi, par voie de conséquence, le mode de vie rural qui s’est implanté dans les quelques villes que compte le pays a malheureusement entraîné une rapide disparition de la culture du livre.
Ces deux tendances, la tendance mondiale et celle qui est propre à la Kirghizie, se sont conjuguées, conduisant à une catastrophe humanitaire, à un véritable collapsus culturel. Selon les appréciations de nos diffuseurs, mais également des sociologues, des psychologues et des pédagogues, cela fait deux décennies que, dans leur immense majorité, les habitants du Kirghizistan ont presque totalement cessé de lire des livres. C’est le cas en premier lieu de la jeune génération, encore que la génération moyenne ne s’en distingue pas beaucoup.
Qu’en est-il, dans cette situation, des librairies ?
Ces changements dans son rôle ont pour conséquence la disparition physique du livre et la diminution radicale chez nous du nombre de librairies. Jusqu’en 1991, il y avait à Frountzé 25 librairies. Elles ont toutes été fermées. Aujourd’hui on compte en tout à Bichkek 5 ou 6 librairies qui offrent à la vente environ 20 000 titres, alors qu’une librairie moyenne russe en offre entre 40 et 50 000 (la Maison du livre de l’Arbat à Moscou en présente entre 250 et 300 000).
En Kirghizie aujourd’hui, il y a une librairie pour 300 000 personnes. En Russie et au Kazakhstan, c’est une librairie pour 50 000 personnes, en Europe, une librairie pour 15 000.
Et les maisons d’édition ?
On avait en Kirghizie un grand nombre de maisons d’édition d’État. Elles ont été liquidées dans les années 1990, la dernière ayant été artificiellement mise en faillite en 2008. Pour ce qui est des maisons d’édition privées, près de 25 ont été fermées dans les toutes dernières années dont une dernière, en 2012, qui était relativement de grande taille. Il en reste 6 ou 7 qui sont dans une triste situation et vivent essentiellement en proposant d’autres services.
Aujourd’hui, au Kirghizistan, on publie par an entre 800 et 1 000 titres avec un tirage global allant de 700 000 à 1 700 000 exemplaires. En Russie, où la situation n’est pourtant pas brillante, on compte 120 000 titres pour un tirage global de 130 000 000 exemplaires. Ce qui fait qu’en Kirghizie on édite 38 fois moins de titres par habitant qu’en Russie.
Depuis le milieu des années 2000, les éditeurs kirghizes on cessé de prendre part aux foires-expositions de livres. Ils ne reçoivent aucune aide de L’État, et eux n’ont pas l’argent nécessaire. À titre d’exemple je voudrais citer le Forum International du Livre - 2012 (Open Central Asia Forum - 2012) organisé par une maison d’édition anglaise et qui s’est tenu précisément à Bichkek en novembre de l’année passée. La participation à cette foire exposition était payante, et les maisons d’édition kirghizes n’ont pas été en mesure d’assumer ces frais. Finalement, ce forum s’est tenu à Bichkek en l’absence de tout éditeur kirghize.
Dans cette situation dramatique, existe-t-il un milieu intellectuel de créateurs ? Les écrivains, les peintres, les musiciens se regroupent-ils pour constituer une communauté d’intérêts ?
Parlez-nous plus généralement de la façon dont s’organise la vie culturelle, des relations qu’entretiennent entre eux les créateurs des différentes formes d’art.
Si, jusqu’en 1991, on pouvait parler dans le pays d’un milieu de la culture avec des relations entre les représentants des différentes formes d’art, tel n’est plus du tout le cas. Chacun est dans son trou, ignore ce qui se passe dans le domaine des autres et mène une vie autonome. Chacun a ses difficultés, trouve la situation horrible et est occupé à survivre. C’est le cas de la musique, de la peinture. La situation du cinéma me paraît quelque peu meilleure, mais celle de la littérature est la pire. Celle-ci est vraiment tapie dans un trou noir, comme une souris, et on ne se doute même pas de son existence si on n’est pas en contacts personnels avec tel ou tel de ses représentants. En dehors d’Aïtmatov et du Manas, dont on parle sans cesse, tout est plongé dans le noir. Les simples citoyens du Kirghizistan, y compris ceux qui se targuent d’être des intellectuels, ne savent dans leur masse à peu près rien de ce qui se passe dans la littérature de leur république, et ‒ telle est du moins mon impression ‒, n’essayent pas trop de le savoir.
Cette situation a-t-elle conduit à la disparition de toute création littéraire ?
Oh, que non ! Alors que tout a été fait pour cela, la littérature au Kirghizistan est au contraire bien vivante. Qu’ils écrivent en russe ou en kirghize, prosateurs et poètes sont nombreux relativement à la taille du pays, et il ne s’agit pas d’une littérature de seconde zone, d’une littérature de gare. La situation de misère dans laquelle se trouvent l’édition et la diffusion du livre n’a pas la moindre influence, je dis bien la moindre influence, sur la qualité de la création des enthousiastes de la littérature qui continuent à écrire chez nous.
J’en veux pour preuve le nombre relativement important d’auteurs kirghizes publiés ces dernières années par les revues moscovites Notre contemporain et L’Amitié des peuples ainsi que les nombreux prix littéraires de l’espace russophone ou internationaux qui, année après année, récompensent nos écrivains. En six ans d’existence, le Prix russe a distingué trois de nos auteurs et trois autres ont fait partie de la short list. D’autres prix leur ont été attribués ; Vladimir Lidski de Bichkek a été parmi les lauréats à la fois du très prestigieux prix Bely, du best-seller national et du prix Le nez, et son roman Le sadisme russe [Русский садизм] suscite bien des débats passionnés.
Vous signalez vous-même les différents prix obtenus par Soultan Raev, Viatcheslav Chapovalov et Svetlana Souslova que vous présentez dans ce numéro.
Nous avons également des prosateurs qui n’ont jamais reçu aucun prix international pour la simple raison que personne ne les a lus… Personne n’a eu le temps de le faire… Mais si on s’était donné cette peine… Je suis persuadé que nous avons des auteurs qui ne nous feraient pas honte sur le marché mondial. Je considère en particulier que le niveau moyen de nos prosateurs et de nos poètes est quelque peu supérieur au niveau moyen des écrivains russes actuels.
Le kirghize étant « langue d’Etat » et le russe « langue officielle », en quelle langue s’écrit la littérature au Kirghizistan ?
Au cours des différentes périodes, les relations entre la littérature écrite en kirghize et celle écrite en russe ont été différentes.
À l’époque soviétique, pour atteindre leur lecteur, Aïtmatov et d’autres s’étaient mis à écrire en russe. Mais l’expression littéraire en kirghize était encouragée, et soit les auteurs traduisaient leurs œuvres eux-mêmes soit elles étaient traduites immédiatement, la Kirghizie possédant une excellente équipe de traducteurs.
Au moment de l’autonomie du pays, il s’est passé quelque chose de paradoxal : le pouvoir a voulu donner formellement la priorité à la littérature écrite en langue nationale ; dans les faits, il a inconsciemment œuvré à sa destruction : dépréciée, rabaissée, aussi étrange que cela soit, la littérature en langue russe est restée vivante et semble n’avoir nullement l’intention de mourir !
On a donc à la fois une littérature écrite en kirghize et une littérature écrite en russe, la répartition se faisant beaucoup par génération. Les écrivains d’un âge avancé écrivant en kirghize sont en majorité : le présidium de l’Union des écrivains compte ainsi 80 membres dont deux Russes seulement. Ces aînés, prosateurs-patriarches, ne montrent guère d’intérêt pour leurs collègues d’expression russe. Ils n’en souhaiteraient pas moins être eux-mêmes traduits, et il m’arrive souvent de rencontrer des écrivains d’expression kirghize de l’ancienne génération être à la recherche de traducteurs. Or ceux-ci se font de plus en plus rares, il n’en reste presque plus…
Peu nombreux sont les poètes et prosateurs de la nouvelle génération qui s’obstinent à écrire en kirghize, et, humainement, j’en viens même à avoir de la peine pour eux. Les écrivains de l’ancienne génération ne les considèrent pas comme des égaux – dans la société kirghize traditionnelle, l’âge a la plus grande importance –, quant au lecteur russe, il n’en a même pas connaissance.
La plupart des jeunes auteurs se regroupent autour de l’Arche (de Noé) qui comprend entre 20 et 40 membres issus de l’École d’Issyk Koul qu’avait initiée Aïtmatov. Avec leurs mentors que sont les enseignants de la Faculté des lettres, ils essayent de mettre sur pied des initiatives, d’organiser des soirées littéraires, des groupes d’écriture… Et, même si leur audace et leur esprit d’entreprise ne sont pas toujours accompagnés par des œuvres majeures, il convient de ne pas minimiser la signification de ce groupe apparu au moment même où beaucoup commençaient à douter de l’existence d’une expression littéraire au Kirghizistan.
Il faut également se souvenir de la diaspora kirghize qui s’est affirmée cette dernière décennie. Vous présentez d’ailleurs dans votre numéro Daniïar Derkembaïev qui réside en Allemagne.
Et savez-vous quel est le trait commun à ces auteurs ? Le refus de s’orienter vers l’édition papier et la volonté de se tourner vers Internet. Les blogs, les journaux Internet, les concours sur Internet se répandent. Cependant, au Kirghizistan, le cercle des lecteurs sur Internet est assez limité : ce sont les étudiants et les jeunes managers. Du coup, s’orientant vers le lecteur du monde entier, les auteurs ont tout naturellement tendance à adopter une langue largement comprise, et c’est ainsi que l’on peut dire aujourd’hui que l’essentiel de la littérature kirghize s’écrit en russe. Et ce sont essentiellement des auteurs kirghizes qui écrivent en russe, ils n’en sont pas pour autant des écrivains russes, c’est pourquoi il convient très clairement de parler aujourd’hui au Kirghizistan d’une littérature kirghize de langue russe, une littérature russophone kirghize.
Cette littérature kirghize russophone est-elle traduite en kirghize ?
Non. Pratiquement jamais. Je n’en ai pas un seul exemple. Et l’on voit bien là le manque d’intérêt pour la lecture dans le pays.
Mais est-elle publiée ? Existe-t-il des revues littéraires ?
Il en existe deux. Jany Ala-Taou, qui a repris en 2009 le titre de Ala-Taou de l’époque soviétique et qui publie en kirghize. Elle a un tirage de 600 exemplaires. Ne trouvant pratiquement pas de nouveaux écrits en kirghize, elle publie essentiellement des traductions d’œuvres mondiales traduites du russe.
Le Kirghizistan littéraire qui, fondée en 1955, n’a jamais cessé de paraître, mais, si elle paraissait tous les mois et avait connu un tirage maximum de 55 000 exemplaires, elle ne paraît plus que trois fois par an et son tirage est entre 300 et 500 exemplaires. Aujourd’hui elle publie essentiellement des auteurs confirmés, les jeunes préférant la diffusion par Internet.
La création littéraire passe donc essentiellement par Internet ?
Tout à fait. Jusqu’en 2008, il n’y avait rien de cet ordre. Mais un jour, un écrivain de Bichkek a pris le mors aux dents. Pourquoi ne pourrais-je pas publier quelque chose sur un site de ma république, pourquoi suis-je obligé de passer par un site russe ? Et, de colère, il a crée le site www.literatura.kg. Et cet auteur, c’est moi !
Officiellement, ce site s’appelle La nouvelle littérature du Kirghizistan et il est multilingue : on y publie en russe, en kirghize, en ouzbek, en tadjik.... À la date d’aujourd’hui, nous comptons environ 500 auteurs et près de 1 600 textes.
Fonctionnant entièrement sur la base du bénévolat, www.literatura.kg est aujourd’hui l’un des plus importants sites littéraires d’Asie Centrale.
Quelle est la place d’Aïtmatov aujourd’hui ? Est-il très largement lu et édité ?
Aujourd’hui, au Kirghizistan, la situation d’Aïtmatov est quelque peu paradoxale. Elle me fait penser à la situation d’un enfant génial apparaissant dans une famille où l’on sait à peine lire et écrire : la parentèle est remplie d’enthousiasme et de fierté, mais, cela dit, on ne sait pas que faire.
Je voudrais vous citer un exemple typique tiré de la vie réelle. Nous avons eu, en Kirghizie, un physicien génial. Je considère pour ma part qu’il avait devancé de beaucoup son temps et que son apport à la physique théorique est inestimable. Aujourd’hui il n’est plus de ce monde. Rares sont ceux qui ont eu connaissance de ses manuscrits qui n’ont été que fort peu édités dans des traductions approximatives et diffusés à de tout petits tirages. Et que se passe-t-il ? Le rêve le plus téméraire des membres de sa famille est de voir une rue de Bichkek porter son nom. C’est pour cela qu’ils se battent. Quant à éditer enfin l’ensemble de ses travaux, de publier ses archives, d’ouvrir un site, de faire connaître ses théories ? L’idée ne les en effleure même pas…
Il en est finalement de même d’Aïtmatov. Ce pays rural qui a assassiné le livre est immensément fier de son grand écrivain… Mais lui-même ne le lit pas pour autant… Si bien que le rêve le plus audacieux est de lui dresser un beau monument ou, mieux, un mémorial géant…
Aïtmatov est un symbole. Tout au Kirghizistan est marqué par son nom, par son esprit. On est fier de lui, on le cite en exemple. Son nom résonne du haut des plus nobles tribunes. On organise en son honneur des séminaires et des forums, on tourne des films. Sa statue orne le centre de la ville de Bichkek. Mais tout cela n’est qu’une façade. Et derrière la façade ? Ce qui ne s’affiche pas, c’est le mépris total pour tout ce pour quoi l’auteur a lutté toute sa vie : la littérature, la culture, la création.
Savez-vous en outre qu’Aïtmatov est aujourd’hui fort peu édité en Kirghizie ? Ce qu’on peut acheter, ce sont surtout des vieilles éditions soviétiques, des volumes abîmés, écornés dont le papier s’effrite. Quant aux éditions actuelles, on les compte sur les doigts d’une main.
Actuellement on projette de construire un mémorial (alors qu’un monument a été inauguré l’an dernier). Selon moi, c’est proprement scandaleux. Ce mémorial coûtera beaucoup d’argent. L’État kirghize est-il capable d’affronter actuellement une dépense pareille ? Ne ferait-on pas mieux, avec cet argent, de créer un fonds de soutien de la littérature kirghize et un fonds de traduction pour que nos auteurs puissent être publiés en Russie, en France… D’après moi, la renaissance de notre littérature, la création de conditions qui la rendraient possible, seraient un bien meilleur monument à ce grand écrivain qu’un amas de pierres.
* La Kirghizie. Habitée par l’un des plus vieux peuples d’Asie Centrale qui a longtemps connu un mode de vie nomade et vécu d’élevage, intégrée à l’Empire russe en 1876, la Kirghizie est devenue en 1926 une République Socialiste soviétique autonome avant d’être incorporée à L’URSS en 1936. En décembre 1991, elle est devenue la République du Kirghizistan avec comme président Askar Akaïev. En 2005, celui-ci a été chassé du pays par la Révolution des tulipes et remplacé par Kourmanbek Bakiev qui, lui-même a été destitué en 2010 par une révolte populaire et remplacé par Almazbek Atambaïev. Aujourd’hui le pays compte un peu plus de 5 000 000 d’habitants. Sa capitale, qui s’est appelée Frountzé à l’époque soviétique a repris son nom de Bichkek.
* Le Manas. Le mode de vie longtemps nomade et comme à l’écart du reste du monde des Kirghizes leur a permis de développer une culture orale d’une richesse exceptionnelle : poèmes et chansons lyriques et surtout chants épiques que récitaient les aïds et qui s’enrichissaient siècle après siècle à la faveur de cette transmission orale. L’un de ces chants, universellement connu, le Manas, « l’Iliade des steppes kirghizes » a été reconnu par l’Unesco comme « le chant épique le plus long du monde ». Comptant en effet plus d’un million de vers, il est vingt fois plus long que l’Iliade et l’Odyssée et trois fois plus développé que l’épopée indienne Mahâbhârata. Chantant les exploits de Manas et de ses descendants pour préserver l’indépendance du pays, il constitue également une véritable encyclopédie de la vie kirghize, avec ses mœurs, ses préoccupations et ses valeurs. Le Manas a commencé à être noté au milieu du XIXe siècle.
* Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), a dominé non seulement la littérature kirghize, mais toute la littérature soviétique à partir des années de l’après-guerre.
Traduit en 49 langues, il a connu en URSS et à l’étranger des tirages colossaux.
En France, connu dès 1959 à la faveur de la traduction de Djamilia par Aragon, le poète ayant défini l’œuvre comme « le plus beau roman d’amour du monde », il a vu toutes ses œuvres régulièrement éditées.
Décédé quelques mois avant l’attribution du prix Nobel qu’il avait de bonnes chances d’obtenir, il demeure l’un des auteurs les plus lus dans le monde.
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